La start-up OneWeb dépose le bilan

Rédigé le 28/03/2020


La start-up OneWeb, qui souhaitait proposer une connexion internet haut débit depuis l'espace, avait levé 3 milliards de dollars auprès d'investisseurs. Elle a finalement déposé son bilan et supprimé la plupart de ses effectifs, après avoir échoué à obtenir de nouveaux financements auprès de son principal investisseur, SoftBank.

 

OneWeb avait un grand rêve : construire la plus grande constellation de satellites internet jamais imaginée. Pour réaliser ce projet, soutenu par Softbank, Airbus et le groupe Virgin de Richard Branson, la société américaine a dépensé des milliards de dollars mais cela n'aura pas suffi… L'opérateur de satellites a déposé le bilan vendredi, rapportent le « Financial Times » et l'agence Bloomberg.

Faute d'avoir réussi à obtenir une nouvelle rallonge financière, la société s'est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, afin qu'un moratoire sur ses dettes soit mis en place. D'après une information de « TechCrunch », la start-up va licencier la plupart de son personnel, une équipe restant en place pour continuer à exploiter ses satellites déjà existants.

« Notre situation actuelle est une conséquence de l'impact économique de la crise du Covid-19. Nous restons convaincus de la valeur sociale et économique de notre mission de connecter tout le monde partout », a déclaré le directeur général de OneWeb, Adrian Steckel, dans un communiqué.

Un peu plus tôt cette année, OneWeb était en discussions avec SoftBank pour lever jusqu'à 2 milliards de dollars supplémentaires de financements. C'était avant que l'épidémie de coronavirus ne sème le chaos sur les marchés financiers. Après avoir vu sa capitalisation divisée par deux en un mois, le conglomérat japonais SoftBank a déployé une gigantesque opération de cession d'actifs et de rachat d'actions afin de redresser ses finances.

Concurrencée par Starlink et Kuiper

Outre le nouveau coronavirus, la start-up fondée en 2012 s'est heurtée à la concurrence des autres promoteurs de constellations de petits satellites en orbite basse, au premier rang desquels les constellations Starlink de SpaceX et Kuiper d'Amazon.

Depuis sa création, la société avait pourtant réussi à lever environ 3,3 milliards de dollars auprès d'actionnaires, dont SoftBank, Airbus, Qualcomm, Virgin, Bharti Enterprises et Grupo Salinas. « Nous sommes prêts, nous arrivons. Dans deux ans, nous distribuerons de la capacité internet 24 heures sur 24 sur tous les points du globe et aurons accompli notre mission », déclarait encore il y a quelques mois aux « Echos » le directeur général Adrian Steckel.

Même si l'entreprise avait annoncé la production de satellites « low cost », environ cinquante fois moins chers que les gros satellites de télécommunication géostationnaires traditionnels, ceux-ci coûtaient malgré tout un demi-million de dollars l'unité. Il lui aurait fallu trouver encore deux milliards de dollars pour achever sa constellation.

Plusieurs grappes de satellites ont déjà été lancées depuis le cosmodrome de Baïkonour. Mais seuls 70 satellites sont actuellement en orbite sur un total d'environ 640. Un nombre insuffisant pour offrir des services de télécommunications à l'échelle mondiale.

 

https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/oneweb-qui-revait-doffrir-internet-partout-sur-la-planete-depose-le-bilan-1189848