Airbus et Thales embarqués dans un gros projet européen à 6 milliards d'euros

Rédigé le 09/02/2021


L’Union européenne pourrait se doter de sa propre constellation dédiée à l’Internet par satellite. 


 

Face aux projets comme Starlink ou One Web, l’Europe se doterait de sa propre constellation dédiée à l’Internet par satellite. À Toulouse, Airbus et Thales sont en première ligne.

À défaut de pouvoir voler avec ses deux ailes, Toulouse peut encore s’appuyer sur le spatial. À la fois concurrents et partenaires, Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space enchaînent les contrats depuis quelques mois.

Dernier exemple en date, les deux industriels ont été sélectionnés, fin décembre 2020, dans le cadre d’un consortium pour étudier l’opportunité d’une constellation européenne d’Internet haut débit par satellite.

Une bonne nouvelle alors qu’au même moment, l’industrie aéronautique est durement impactée par la crise du transport aérien qui pourrait perdurer jusqu’en 2023, voire 2025. La faute au Covid-19

 

Une constellation européenne

Annoncé par Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, ce contrat a pour ambition de « renforcer la souveraineté digitale de l’Europe ». Pour l’instant d’un montant de 7,1 millions d’euros, ce contrat ne concerne que l’étude de faisabilité. Les entreprises qui figurent dans ce consortium (Airbus, Arianespace, Eutelsat, Hispasat, OHB, Orange, SES, Telespazio et Thales Alenia Space) ont un an pour convaincre. 

Selon les premières estimations, ce projet d’Internet à haut débit représenterait un investissement de près de 6 milliards d’euros.

 

Un enjeu de souveraineté digitale

En se lançant dans cette nouvelle aventure, après Galileo, l’Union européenne entend « fournir une connectivité sécurisée à ses citoyens, ses entreprises commerciales et ses institutions publiques ».

Une telle initiative viendrait clairement concurrencer les constellations « low cost » que sont Starlink de Space X et Kuiper d’Amazon, souffle un bon connaisseur du dossier. D’autres projets de constellations sont à l’étude en Chine ou au Canada avec l’opérateur satellite Telesat

« Renforcer la sécurité des données »

Selon les informations d’Actu Toulouse, le projet européen monopoliserait déjà de nombreuses équipes chez Airbus et Thales Alenia Space dans la Ville rose. 

Dans un communiqué commun, les industriels expliquent :

L’étude examinera la façon dont ce système spatial pourrait améliorer les infrastructures critiques, actuelles et futures, y compris les réseaux terrestres, et se connecter à ces dernières pour renforcer les capacités de l’Union en matière d’accès au cloud et pour fournir des services numériques de manière indépendante et sécurisée, des caractéristiques essentielles pour susciter la confiance vis-à-vis de l’économie numérique et garantir l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe.

 

L’objectif est de « renforcer la sécurité dans la transmission et le stockage des informations et des données » pour répondre aux besoins de divers utilisateurs tels que les agences gouvernementales, les sociétés financières et bancaires, les réseaux scientifiques, les infrastructures critiques et les centres de données.

Avant la fin de la décennie

Cette étude d’un an doit notamment permettre de déterminer le budget nécessaire à sa conception, son déploiement et son exploitation, espérés avant la fin de la décennie. Car si l’Europe peut s’appuyer sur son expérience, avec Galileo et la constellation de satellites d’observation de la Terre Copernicus, les mises en orbite de satellites Starlink et OneWeb rappellent le retard des Européens face à ces enjeux.

https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/en-attendant-une-reprise-dans-l-aeronautique-toulouse-peut-compter-sur-le-spatial_39157449.html