"Sur SCAF, cela serait bien qu'Airbus prenne le leadership" (Dirk Hoke, Airbus DS)

Rédigé le 18/10/2018


"Si un projet arrive avec une proposition franco-française pour le SCAF, cela ne va jamais être accepté au Parlement allemand. (...) Il faut être clair : il y a un grand risque que cela tue le projet", a expliqué à La Tribune le patron d'Airbus Defence & Space, Dirk Hoke.

Le patron d'Airbus Defence & Space Dirk Hoke est droit dans ses bottes. Si Airbus a accepté de laisser le manche de "l'avion de 6e génération" à Dassault Aviation, il estime en revanche que sur le système de systèmes "cela serait bien pour le développement du projet et de son équilibre qu'Airbus prenne le leadership". Sur les programmes EuroMale, Patmar, A400M, MRTT, le patron d'Airbus Defence & Space est offensif. Très offensif. 

 

La Tribune : Quels sont vos objectifs pour faire croître la division défense et espace ?
DIRK HOKE :
Nous avons effectué une remise à plat de notre stratégie et de nos objectifs à mon arrivée à la tête d'Airbus Defence and Space il y a trois ans. Nous avons constaté plusieurs points intéressants : tous les marchés, où Airbus Defence and Space est présent, vont augmenter. Nous allons pouvoir réaliser de la croissance grâce à notre portefeuille de produits, qui est très bien positionné. Aujourd'hui, notre chiffre d'affaires est d'environ 11 milliards d'euros après la cession de certaines activités (électronique, JV dans les lanceurs avec Safran, soit entre 3 et 4 milliards d'euros en moins). Nous avons l'ambition de doubler notre chiffre d'affaires dans les dix ans.

Quels sont vos axes de croissance ?
Nous pouvons développer notre portefeuille produits dans trois domaines. Premièrement, les « smarter products », qui seront à l'avenir équipés avec de plus en plus de capteurs pour créer encore plus de données. Deuxièmement, les services où Airbus doit faire beaucoup plus. Nous faisons 30% de notre chiffre d'affaires dans les services dans la division défense et espace alors que d'autres sociétés réalisent jusqu'à 40% de leur chiffre d'affaires, et quelques fois jusqu'à 45% comme Airbus Helicopters. Troisièmement, nous devons digitaliser nos produits. Avec les produits et les systèmes que nous fabriquons, nous créons beaucoup de données, mais nous ne les avons pas vraiment utilisées pour créer des services pour les clients. Nous sommes en train de développer ces services grâce à des plateformes digitales qui utilisent ces données pour offrir aux clients des services additionnels.

Avez-vous un exemple concret ?
Notre produit « smart force » utilise des capteurs présents dans les avions pour donner des informations qui peuvent être utilisées pour réaliser de la maintenance prédictive. Nous pouvons donc optimiser nos services MRO pour les clients. Nous l'utilisons pour les hélicoptères et les avions militaires.

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