Le Toulouse Space Show veut s'emparer du marché du «new space»

Rédigé le 12/06/2018


La sixième édition du forum mondial Toulouse Space Show (TSS) rassemblera 3 000 participants du monde du spatial du 26 au 28 juin avec le marché du «new space» comme horizon.

D'ici 2028, 3 000 nouveaux satellites seront lancés dans l'espace. Et une bonne partie d'entre eux appartiennent à la famille dite des nanosatellites. Plus petits, d'un poids inférieur à cinquante kilos voire moins, les «cubesats» ouvrent de nouveaux horizons pour l'industrie spatiale et les applications associées. En réduisant la taille des satellites, les constructeurs réduisent d'autant la facture du lancement de ses satellites permettant l'émergence de nouveaux modèles économiques. C'est par exemple le pari d'Airbus Space qui a inauguré à Toulouse voilà bientôt un an une nouvelle ligne d'assemblage de nanosatellites qui alimenteront la constellation OneWeb : 640 satellites de la taille d'un lave-linge arroseront la surface de la terre d'un signal internet. Tout être humain pourrait alors être connecté où qu'il se trouve sur Terre.

Ce sont ces nouveaux marchés que le Toulouse Space Show mettra à l'honneur du 26 au 28 juin au centre des congrès Pierre Baudis à Toulouse. Les deux premiers jours seront consacrés respectivement aux nouveaux modèles économiques de l'espace et aux technologies de rupture. «Nos industriels doivent inventer l'espace de demain et le Toulouse Space Show est là pour les y aider en favorisant échanges et rencontre business dans une ville qui rassemble un quart des effectifs européens du spatial» a expliqué hier Alain Rabary, vice président de la CCI de Toulouse lors de la présentation de l'événement au Cnes. «Cet événement toulousain s'est clairement ancré dans le paysage spatial. De quelques centaines de participants en 2008, nous en accueillerons plus de 3 000 cette année venus de 46 pays» s'est félicité Lionel Suchet, directeur général délégué du Cnes.

Un village des start-up

L'orientation business du forum a été encore accrue cette année avec notamment le doublement du nombre de start-up du spatial hébergées au sein d'un village au cœur du salon. Elles seront soixante contre trente pour la précédente édition. Parmi elles, la Britannique Open Cosmos qui a pour vocation de déployer des constellations de satellites low cost. Des négociations ont été engagées avec Toulouse Métropole pour baser à Toulouse un bureau de R & D voire une usine intelligente de nanosatellites. La PME toulousaine Mecano ID (75 salariés, 8 M€ de chiffre d'affaires) se servira du Toulouse Space Show pour poursuivre sa prospection internationale après avoir participé au salon «Satellite» en mars à Washington et avant le rendez-vous des nanosatellites dans l'Utah en août prochain. «Le TSS nous permet d'entretenir des liens avec nos partenaires et de rester visible» assure Stéphane Galinier, le directeur commercial. Durant les trois jours, plus de 2000 rendez-vous d'affaires sont ainsi programmés entre 280 entreprises, donneurs d'ordre, fournisseurs, prospects, financeurs… Le nouveau fonds d'amorçage du Cnes doté de 80 à 100 M€ sera présent. Il doit financer des entreprises du spatial en «early stage» c'est-à-dire au démarrage. Cette année, la Chine est l'invitée d'honneur avec la présence d'une délégation de trente personnes du programme spatial chinois.


Thomas Pesquet et une ministre

Côté officiels, l'inauguration du Toulouse Space Show qui fête cette année son dixième anniversaire réunira Frédérique Vidal, la ministre de la Recherche et de l'Innovation et Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes (photo). La journée grand public (28 juin) accueillera le spationaute Thomas Pesquet à 14 h 15.

https://www.ladepeche.fr/article/2018/06/12/2816202-toulouse-space-show-veut-emparer-marche-new-space.html